Texte à méditer :   Comme on le voit, dans chacun de ces conflits, c'est toujours l'imagination qui l'emporte sur la volonté, sans aucune exception.   Emile coué
Manuels des stages - Un moral à toute épreuve
 

UN MORAL A TOUTE EPREUVE!

par l'autosuggestion consciente

 

 Pourquoi un moral à toute épreuve ?

 

Définition

Un moral à toute épreuve est un état psychologique ou mental dont les pensées sont majoritairement positives. De même que vous ne pouvez avoir une maison agréable sans y faire pénétrer régulièrement l'air et le soleil nécessaires, vous ne pouvez avoir un bon moral sans faire entrer régulièrement dans votre cerveau des pensées optimistes faites d'espoir et de réussite.

Soyons clair ! Le but recherché n'est pas d'être optimiste ou d'avoir des pensées positives à chaque instant de la journée, car ce serait une vaine tentative qui risquerait fort de générer chez celui qui s'y emploierait une anxiété croissante face à un objectif impossible. Il ne s'agit pas non plus d'essayer craintivement d'éviter les contrariétés car, de même que la faim et la soif sont des signaux physiologiques naturels et nécessaires au maintien d'une bonne santé, de saines préoccupations sont des avertisseurs qui nous indiquent qu'il est temps pour nous d'agir, de prendre des décisions et éventuellement de solutionner quelques problèmes.

 

Les avantages d'un bon moral

-Un bon moral nous fait voir le meilleur côté des choses, nous rend heureux et nous permet de trouver des solutions en cas de besoin.

-Un bon moral rend heureux notre entourage car cela l'encourage, le rassure, génère en lui l'optimisme.

-Un bon moral renforce notre santé car il tonifie notre système immunitaire, le principal gardien de notre santé: d'après les études réalisées par les spécialistes, 30% à 70% des maladies sont influencées par le moral et toute maladie comporte une composante psychologique.

-Un bon moral permet de recouvrer plus rapidement la santé. Ambroise Paré disait déjà en son temps que les blessés des armées victorieuses guérissaient plus vites que ceux des armées vaincues car la victoire avait renforcé leur moral.

-Un bon moral développe et renforce nos capacités relationnelles. Nous avons tous remarqué que les personnes de nature optimiste et gaie nous attirent plus que les pessimistes qui n'ont pas souvent le moral.

-Un bon moral est la qualité la plus sûre pour réussir une carrière professionnelle. De nombreuses enquêtes ont montré que ceux qui croient en eux et en l'avenir, qui ont un attitude positive, réussissent mieux dans leur métier.

-En résumé un bon moral permet de vivre davantage.

 

le moral est une attitude mentale que se choisit

 

Le moral est une attitude mentale qui se cultive et se développe

Même s'ils y contribuent, un bon moral ne résulte pas principalement des événements extérieurs ou de l'attitude des autres envers nous. Un bon moral est d'abord un état d'esprit créé par la manière dont nous interprétons notre environnement. Ce n'est pas une récompense qui nous est octroyée par notre environnement c'est une réaction intérieure qui dépend de la manière dont nous réagissons face à notre environnement.

Face aux événements nous réagissons généralement de la même manière depuis si longtemps que c'est devenu une habitude dont nous n'arrivons pas à nous défaire. C'est cette habitude que nous devons changer grâce à une action mentale méthodique et régulière.

 

La puissance du mental

 

Depuis toujours les hommes ont utilisé la force de leur mental pour progresser et évoluer. Ils ont développé des techniques pour renforcer la puissance de leur attitude mentale. Napoléon écrit dans son journal que pendant ses années d'études il s'imagina très souvent préparant des batailles, dessinant des cartes et sortant victorieux des ses guerres imaginaires.

A partir du 20 ème siècle, les expériences mettant en évidence l'importance du mental et son influence sur le corps et les comportements se multiplièrent. Elles furent à l'origine de nombreuses techniques de renforcement psychophysique utilisées aujourd'hui dans de nombreux domaines.

 

Le mental et le sport

Voici une expérience qui fut réalisée avec des joueurs de basket-ball . On forma trois groupes de joueurs. Pendant 20 jours le premier groupe s'entraîna quotidiennement vingt minutes au lancer franc du ballon dans le panier. Le deuxième groupe ne s'entraîna que le premier et le dernier jour. Le troisième groupe s'entraîna le premier et le dernier jour, et les autres jours les joueurs imaginèrent pendant vingt minutes qu'ils lançaient avec succès le ballon dans le panier. On compara les résultats à la fin de l'expérience. Le premier groupe avait amélioré son score de 24%, le deuxième n'avait pas progressé, le troisième avait amélioré son score de 23%.

Un joueur de golf fit l'expérience suivante : confortablement installé dans un fauteuil, il regarda son entraîneur lui montrer comment améliorer sa technique; puis pendant deux ou trois semaines il répéta mentalement les mêmes mouvements cinq minutes par jour; lorsqu'il rejoignit ses collègues sur le terrain de golf, ils furent étonnés de ses progrès.

 

Expérimentation

Debout, jambes légèrement écartées, étendez vos deux bras horizontalement devant vous. Sans bouger les pieds, faîtes un mouvement de rotation du tronc dans un sens. Arrivé à votre maximum, prenez un repère situé dans le prolongement de l'un de vos bras.

Ensuite ramenez vos bras le long du corps et fermez les yeux. Tout en restant immobile, imaginez le même mouvement en voyant votre bras dépasser le repère que vous aviez pris précédemment. Refaites plusieurs fois cette visualisation, puis ouvrez les yeux et effectuez réellement une nouvelle rotation du tronc. Vous serez surpris de constater que votre bras dépasse réellement votre repère.

 

Le mental en médecine

Si les médicaments ne sont pas toujours nécessaires en médecine, avoir un bon mental et un bon moral l'est toujours. L'action du mental renforce inévitablement les effets des médicaments. Parfois il les remplace. Cette action s'appelle en médecine l'effet placebo, mot latin signifiant :"je plairai". Il est si présent que, lorsque l'on désire tester l'efficacité des médicaments, il faut déployer des tas d'astuces pour le supprimer.

L'effet placebo est un mécanisme psychologique qui a une action thérapeutique sans rapport apparent avec la maladie. Il agit chaque fois que le malade pense recevoir un traitement actif. C'est l'autosuggestion appliquée à la médecine. Toute action médicale comporte un effet placebo estimé à 30% et qui peut atteindre 70% dans les migraines ou les dépressions. Il y a eu des cas de malades réputés incurables qui ont vu leur état s'améliorer et qui parfois ont même guéri. Le placebo agit généralement plus vite que le médicament.

Une étude remarquable sur l'effet placebo décrit le cas de plusieurs malades souffrant d'ulcères d'estomac. On des divisa en deux groupes et l'on annonça au premier groupe qu'on leur donnait un nouveau médicament qui allait certainement les soulager. On dit aux malades du deuxième groupe qu'on leur donnait un produit expérimental dont on ne connaissait pas encore très bien les effets. Soixante dix pour cent des malades du premier groupe constatèrent une amélioration sensible de leur état. Seulement vingt pour cent des malades du second groupe obtinrent des améliorations. Or dans les deux cas on leur avait donné un produit dépourvu de la moindre propriété médicamenteuse. La seule différence était l'attitude mentale que l'on avait créée chez les malades.

 

Expérimentation

Fermez les yeux et concentrez-vous sur votre main et l'extrémité des doigts. Imaginez que votre main soit progressivement envahie de picotements. Au bout de quelques dizaines de secondes vous ressentirez votre main complètement engourdie.

 

Le mental et la publicité

L'on reste perplexe parfois devant l'engouement manifesté pour la publicité. Est-ce qu'elle a une réelle efficacité, une réelle influence sur les ventes ? Force est de constater que des sociétés industrielles dépensent des milliards d'euros en Europe et dans le monde pour nous répéter à longueur de journée les mêmes messages. Si la répétition d'un message n'a aucune influence sur notre comportement, pourquoi s'obstinent-elles à le faire, car nous imaginons mal ces entreprises commerciales dépensant leur argent inutilement. Aussi la conclusion s'impose à nous : ça doit marcher ! Et ça marche assurément, et même très bien ! C'est tellement rentable que la publicité permet à des TV commerciales de diffuser gratuitement leurs programmes incrustés de spots publicitaires.

Sur ce sujet, voici comment s'exprime le président de TF1 Patrick Le lay dans un livre d'entretiens : "Pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible: c'est-à-dire de le divertir, de le détendre, pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible". Voici une explication franche et directe qui devrait convaincre définitivement ceux qui douteraient encore de l'efficacité de la publicité. Depuis plusieurs décennies, la publicité met en application les principes d'influences mentales connues depuis près d'un siècle, pour influencer le cerveau de millions d'individus dont la plupart ignore ce qu'on leur fait.

Expérimentation

Voici une petite expérience qui va vous permettre de vérifier l’impact d’une image sur votre organisme.

Debout dos à une cloison (à 15cm environ), les bras le long du corps et les talons joints, fermez les yeux et imaginez que vous êtes une planche bien droite. Pour cela visualisez dans votre cerveau une planche posée en équilibre instable sur le sol. Puis, toujours en imagination, voyez cette planche vaciller de plus en plus d’avant en arrière jusqu’à ce qu’elle tombe brutalement en arrière. Vous serez surpris de constater que votre corps a aussi tendance à basculer en arrière vers la cloison, sans que vous le vouliez. Si vous continuer à visualiser le mouvement de la planche sans retenir les mouvements de votre corps, vous basculerez réellement en arrière contre la cloison.

Cela s’explique très bien parce que, dans certaines conditions particulières, le système nerveux ne sait pas faire la différence entre un événement vécu et un événement imaginé.

 

Les expériences dans les laboratoires de psychologie

De nombreuses expériences réalisées par des chercheurs dans les laboratoires de psychologie ont mis en évidence l’influence extraordinaire que peut avoir le mental sur le corps. C’est ainsi que l’on a pu créer sur le bras de personnes sous hypnose de véritables brûlures, avec cloque et sérosité, par la simple application sur leur peau d’un crayon inoffensif. Auparavant l’hypnotiseur leur avait fait croire qu’il s’agissait d’un fer très chaud. Plus surprenant encore, ses expériences ont été faites avec la même "réussite" sur des sujets qui n’étaient pas sous hypnose, en leur faisant croire également qu’il s’agissait d’un fer chaud lors d’expériences au cours desquelles ils ne pouvaient voir le crayon.

 

Influences spontanées et involontaires

Une personne souffrant d'insomnie se met un soir au lit, éteint la lumière. Réalisant qu'elle n'avait pas pris son somnifère elle tend la main dans le noir vers sa table de chevet, prend le somnifère qu'elle avait préparé et s'endort profondément. Le lendemain matin au réveil, c'est avec stupeur qu'elle voit sur son chevet le somnifère qu'elle y avait déposé la veille. A côté, au lieu des deux boucles d'oreille qu'elle y avait également déposées il n'y en avait qu'une. Elle réalisa alors que ce qu'elle avait avalé dans le noir au moment du coucher n'était rien d'autre qu'une de ces boucles d'oreille. Néanmoins elle avait très bien dormi car sa confiance en ce qu'elle supposait être un somnifère avait généré une attitude mentale positive propice à l'endormissement.

 

L'énorme influence du mental (ou du moral) sur le physique apparaît dans toute sa puissance dans une étude de Freud sur un des nombreux tabous en vigueur dans certaines peuplades primitives. Voici les faits relatés par Charles Baudoin dans un de ses ouvrages où il fait référence à cette étude : " Un chef de la Nouvelle-Zélande...abandonne un jour dans la rue les restes de son repas. Un esclave passe, jeune, robuste et affamé, aperçoit ces restes et s'empresse de les avaler. Il n'a pas plutôt achevé le dernier morceau qu'un spectateur effrayé lui apprend de quel crime il s'est rendu coupable (la nourriture du chef était tabou et personne ne devait y toucher ou y goûter sous peine d'en mourir). Notre esclave, qui était un guerrier solide et courageux, tombe à l'annonce de cette nouvelle, en proie à de terribles convulsions et meurt au coucher du soleil du jour suivant."

Ces tabous qui tuent n'ont d'autre pouvoir que de créer chez les individus crédules et superstitieux, un état d'esprit de peur qui, suivant son intensité, entraîne inévitablement vers la mort le malheureux qui s'y laisse prendre.

Dans le fait relaté ci-dessus, ce n'est pas le tabou qui tua cet indigène, mais l'état mental que cet interdit avait créé en lui. C'est la personne elle-même qui mit en action, et à son insu, les mécanismes de mort à partir de sa pensée non maîtrisée.

 

Les techniques d'influence du mental

 

Les phénomènes d'influence spontanée de notre esprit sur nos comportements et toutes les expériences réalisées par les professionnels dans les laboratoires de psychologie, ont stimulé des esprits pragmatiques désireux de mettre au point des techniques permettant de changer le mental humain. Bien utilisées, ces techniques mettent l'individu à l'abri des fluctuations psychologiques qui autrement sont le plus souvent laissées au hasard ou aux influences de notre environnement et de nos rencontres.

Des techniques dans ce domaine ont toujours existé mais, à l'instar de l'écriture et de la lecture, elles restaient l'usage privilégié d'un petit nombre. Ce n'est que tout récemment, au 19 ème siècle, qu'elles se sont développées et répandues progressivement dans le grand public.

Les techniques se classent principalement en deux catégories : celles qui permettent d'influencer les autres et celles qui permettent de s'influencer soi-même.

 

Les techniques pour influencer les autres

 

-Influence avec consentement : ce sont certaines méthodes, de psychothérapie (hypnose, suggestions…), de coaching d'entreprise, d'entraînement sportif…

 

-influence sans consentement : ce sont les pratiques publicitaires, les techniques

d'influences sociales et professionnelles, les diverses manipulations mentales pouvant aller jusqu'au lavage de cerveau.

 

Les techniques courantes d'influence d'autrui sont communément appelées des techniques de suggestion car c'est un tiers qui agit sur un autre pour changer son attitude mentale. C'est un procédé très utilisé et apprécié par le "patient" car il n'a presque rien à faire. Il lui suffit de rester calme et passif pour recevoir la suggestion. Au quotidien la publicité en est une des applications les plus accomplies.

 

Les techniques pour s'influencer soi-même

 

-ce sont les différentes méthodes d'autosuggestion : Autosuggestion consciente, Training autogène, Auto-hypnose, Sophrologie, la méthode Silva, la Programmation Neuro Linguistique (PNL)…

 

Les techniques d'influence de soi-même sont généralement appelées des techniques d'autosuggestion ou utilisant l'autosuggestion, car c'est le pratiquant qui agit directement sur lui-même, sans intermédiaire. Elles ont l'avantage de vous préserver des influences extérieures indésirables, mais c'est à vous qu'incombe la responsabilité de pratiquer.

 

Suggestion et autosuggestion

 

Le mot suggestion n'est pas utilisé ici dans son sens habituel de conseil adressé à autrui. Il s'agit d'une pensée qui pénètre dans le cerveau et qui se manifeste en acte par un processus dont nous n'avons généralement pas conscience. Quant à l'autosuggestion, c'est une suggestion que l'on se fait soi-même.

La suggestion et l'autosuggestion sont les tonifiants les plus puissants pour transformer positivement une personnalité et un état d'esprit. Elles sont présentes partout, dans l'éducation, la famille, le travail, la société…et peu de personnes pourtant savent la reconnaître.

 

Les principes de bases

er principe : toute idée que nous avons dans l'esprit, bonne ou mauvaise, est pour nous la réalité qui a tendance à se réaliser.

ème principe: contrairement à ce que l'on croit parce que c'est enseigné, ce n'est pas la volonté qui est la première faculté de l'être humain mais l'imagination. Chaque fois qu'il y a conflit entre ces deux facultés, c'est toujours l'imagination qui l'emporte;chaque fois que nous sommes dans cet état d'esprit : "Je veux faire telle ou telle chose, mais je ne peux pas la faire!" non seulement nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons, mais nous faisons le contraire de ce que nous voulons. Et plus nous avons la volonté de le faire plus nous faisons le contraire.

 

Comment fixer les suggestions ou les autosuggestions dans son cerveau

La suggestion doit être faite sans solliciter la volonté de celui qui la reçoit et sans générer de sensation d'effort mental ou physique. C'est ainsi que nous procédons, quand nous pratiquons l'autosuggestion sous forme de monologues intérieurs que nous entretenons et alimentons régulièrement en ressassant quelques échecs ou quelques défauts personnels. Le procédé est tellement efficace que nous finissons parfois par en souffrir et devenir craintif, pessimiste, inhiber… C'est cette pratique involontaire qui est la principale cause de nos difficultés dans la vie.

 

Les différentes formes de suggestions et d'autosuggestions

Les suggestions et les autosuggestions sont à 80% verbales ou visuelles. Elles peuvent être également corporelles ou kinesthésiques comme dans le sport ou la PNL. Certaines techniques ou méthodes privilégient un type de suggestion plutôt qu'un autre. Ce sont ces différentes formes qui les différencient et qui donnent l'impression qu'elles sont fondamentalement différentes, alors que ce ne sont que des pratiques variées de suggestion ou d'autosuggestion.

 

 

L'autosuggestion consciente

La pratique préconisée par son auteur Emile Coué, est essentiellement verbale (mais pas uniquement). Elle consiste à formuler les suggestions à haute voix, en parlant normalement ou en chuchotant, afin d’entendre les paroles que nous prononçons. C’est ainsi qu’elles vont pénétrer mécaniquement par l’oreille dans le cerveau, puis dans ce qu’il est convenu d’appeler le subconscient, d’où elles commanderont au système nerveux. De plus cette pratique doit être effectuée sans effort. Cette précision importante, trop souvent méconnue, est à l’origine de bien des découragements et de la quasi-totalité des échecs.

Les meilleurs moments pour pratiquer l’autosuggestions sont généralement dans son lit, le soir au moment du coucher, et le matin dès que l’on est réveillé. Il suffit alors de fermer les yeux et de se répéter les suggestions une vingtaine de fois, sans compter et sans chercher à fixer son attention sur les paroles que l’on prononce. La suggestion doit être répétée aussi simplement que possible, d’une voix lente et monotone.

Pour ne pas faire l’effort de compter l’astuce la plus simple, utilisée depuis des millénaires par les religions, consiste à se servir d’une cordelette munie de vingt nœuds que l’on égrène au fur et à mesure que l’on avance dans la répétition de la suggestion. Notons au passage que ce procédé ne figure dans aucun texte fondateur des religions concernées (christianisme, islam, bouddhisme...). Il a été rajouté plus tard, par de fins observateurs qui voulaient faire pénétrer leurs idées et leurs dogmes dans l’esprit de leurs congénères.

Précisons que si, pendant la pratique de l’autosuggestion, vous pensez à ce que vous dites c’est bien, si vous pensez à autre chose c’est bien également.

Une autosuggestion, pour agir, ne doit pas générer de sentiments de doute ou de rejet car de tels sentiments sont autant d'autosuggestions contraires qui risquent d'ôter toute efficacité à votre pratique. Pire encore, ils peuvent aggraver vos problèmes. Pendant la pratique moins vous faîtes d’effort, mieux ça marche.

 

Comment rédiger les autosuggestions verbales

1.Choisissez votre vocabulaire

Servez-vous du vocabulaire que vous employez habituellement, parce que c’est celui auquel votre système nerveux est habitué à réagir. Le système nerveux est l’intermédiaire dont se sert l’autosuggestion pour diriger votre physique et votre mental, ainsi que vos comportements et vos réactions.

Que vos mots expriment essentiellement l’objectif à atteindre plutôt que celui à éviter! Par exemple, dites: " je me sens de plus en plus calme », au lieu de, « je me sens de moins en moins énervé ".

 

2.Utilisez le futur immédiat et la notion de progressivité

Pour certaines personnes affirmer ses objectifs comme s’ils étaient déjà réalisés, c’est à dire en utilisant le présent, donne d’excellents résultats. Elles sont capables de se dire, " je suis détendu… je suis sûr de moi… je réussis ce que j’entreprends…" en ressentant immédiatement les sentiments et les émotions correspondants. Pour d’autres, cela génère un sentiment de rejet qui s'exprime sous la forme d'un monologue intérieur tel que: " je sais bien que ce n’est pas vrai, je me raconte des mensonges...". C’est pourquoi, afin d’éviter ce genre de réaction négative, qui produirait des effets contraires et renforcerait les états ou les comportements que vous désirez modifier, nous préconisons d’utiliser le futur immédiat, en y ajoutant une notion de progressivité. Dites: "je vais être de plus en plus détendu…je vais me sentir de plus en plus sûr de moi… je vais réussir de mieux en mieux ce que j'entreprends

 

3.Répétez le message

Pour adopter une nouvelle attitude mentale ou physique, comme pour l'acquisition de tout apprentissage, la répétition est généralement nécessaire. C’est elle qui permet au subconscient d’assimiler puis d’automatiser le nouveau geste, la nouvelle pensée, la nouvelle attitude, le nouvel état... C’est comme ça que nous avons appris à parler, à marcher, à faire du vélo, à compter...

Cette façon d’apprendre qui est communément admise pour la plupart des apprentissages, l'est moins quand il s'agit d'autosuggestion. En effet, dans ce cas l'impatience se manifeste parfois rapidement. Cette impatience génère des pensées d’échec telles que: " ça ne marche pas... je ne sais pas pratiquer... ça ne sert à rien... ". De telles pensées sont autant d’autosuggestions contraires qui viennent effacer les bonnes pensées que nous venons d’enregistrer dans notre subconscient.

Soyez donc persévérant, sans pour autant rejeter la possibilité de réussir du premier coup. Sachez que, même bien pratiquée, l’autosuggestion peut parfois mettre un certain temps à se réaliser.

1er exercice : asseyez-vous confortablement sur une chaise, fermez les yeux et répétez lentement en chuchotant ces deux mots "calme… détente…" dans l'expiration; vous devriez sentir votre corps et votre mental commencer à se détendre au bout de quelques dizaines de secondes.

2ème exercice : mettez-vous debout, le dos à une quinzaine de centimètres d'une cloison; joignez les talons, les bras le long du corps et fermez les yeux; répétez ensuite rapidement à voix basse la petite phrase suivante "Je bascule en arrière, je bascule en arrière, je bascule en arrière…" sans arrêt; vous constaterez que votre corps tend à basculer vers la cloison sans que vous le vouliez et sans aucun effort de votre part; si vous continuez la répétition avec confiance et sans craindre de toucher la cloison vous basculerez sans ressentir le moindre effort musculaire.

 

Comment créer les autosuggestions visuelles

Résumez votre objectif en une seule image ou sous forme de saynète. Choisissez des images ou des saynètes qui vous montrent ayant déjà atteint votre objectif ou étant en train de l'atteindre.

Voici quelques conseils qui sont valables pour une grande majorité de personnes. Vérifiez-les et adaptez-les si nécessaire. Chez la plupart des gens, agrandir, éclaircir et augmenter la taille de l'image lui donnent plus de force, augmentent ses effets sur nous-mêmes. Inversement, la diminuer, l'assombrir et en réduire les dimensions (zoom arrière) diminuent son impact sur nous.

De même avec les sons : augmenter le volume sonore des voix et de tous les sons, accélérer leur débit, modifier leur timbre, les basses et les aigus, renforcent ou diminuent la manière dont nous les ressentons.

Exercice : rappelez-vous un souvenir agréable; fermez les yeux, détendez-vous et visualisez ce souvenir; éclaircissez l'image et notez les modifications de votre ressenti au fur et à mesure que l'image s'éclaircit; faites pareil en modifiant le niveau sonore le rythme la tonalité des sons et des voix; vous pourrez ainsi découvrir les formes sonores et visuelles qui ont le plus d'impact sur votre organisme.

 

Les manifestations d'une suggestion ou d'une autosuggestion réussie

Si notre visualisation a pour objet une qualité à développer ou un état de santé pour lequel aucune action extérieure n'est nécessaire, nous commencerons, après quelques répétitions, à ressentir des sensations physiques et mentales particulières qui nous indiqueront que les processus internes de notre organisme ont été enclenchés et que les premiers résultats positifs vont bientôt apparaître.

S'il s'agit d'un objectif nécessitant de mener une action extérieure, nous ressentirons rapidement une énergie et un désir puissant qui nous pousseront à agir efficacement. Nous recevrons des suggestions intuitives que nous devrons suivre et qui nous mèneront vers les situations, les personnes et les lieux nécessaires à la réalisation de notre visualisation. Dans tous les cas nous devrons agir ou rien ne se passera.

 

Pourquoi le système nerveux et notre organisme réagissent-ils aux suggestions

1-parce que le système nerveux ne sait pas faire la différence entre un événement vécu et un événement imaginé (fig.1 et 2)

2 - parce que notre cerveau est doté d'une propriété physiologique que l'on appelle la "crédivité". Citant Durand de Cros, voici ce qu'en dit le professeur H. Bernheim dans son livre " De la suggestion ":

"la crédivité, que les théologiens appellent la foi, nous est donnée afin que nous puissions croire sur parole, sans exiger des preuves rationnelles ou matérielles à l'appui. C'est un lien moral des plus importants; sans lui, pas d'éducation, pas de tradition, pas d'histoire, pas de transaction, pas de pacte social; car, étant étranger à toute impulsion de ce sentiment, tout témoignage serait pour nous comme non avenu, et les assurances les plus véhémentes de notre meilleur ami, nous annonçant d'une voix haletante que notre maison prend feu, ou que notre enfant se noie, nous trouveraient aussi froid, aussi impassible, que si l'on se fût contenté de dire: il fait beau ou il pleut. Notre esprit resterait fixe et imperturbable dans l'équilibre du doute; et l'évidence aurait seule puissance de l'en faire sortir. En un mot, croire sans la crédivité serait aussi difficile que voir sans la vue; ce serait radicalement impossible.

La crédivité est une propriété normale du cerveau. Quand cette crédivité dévient excessive, elle s'appelle crédulité. La crédivité est physiologique; la crédulité est une infirmité."

 

 

Figure 1

 

 

Ce ne sont pas les événements extérieurs qui agissent directement sur notre système nerveux et le commandent mais la reconstitution qu'en fait notre cerveau.

fig1systnerv.jpg

 

Nous ne pouvons prendre conscience que de l'image reconstruite par notre cerveau. Dans une situation effrayante pour nous, c'est cette image reconstruite qui envoie le signal électrique, ou influx nerveux, de peur qui va faire réagir notre système nerveux. Celui-ci est commandé grâce aux influx nerveux générés par nos représentations mentales. Notre système nerveux ne peut jamais prendre directement connaissance du monde extérieur.

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Figure 2

Imaginer le monde c'est faire vivre une réalité à notre système nerveux et donc à tout notre être

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Quand nous repensons intensément à une situation effrayante vécue précédemment, ou quand nous en inventons une, nous envoyons le même signal de peur en direction de notre système nerveux qui vit cette représentation mentale comme une réalité.

 

 

Quelques techniques utilisant l'autosuggestion

 

L'hypnose

L'hypnose est un état particulier différent de l'état d'éveil ou du sommeil. Il s'agit d'un état naturel que tout le monde vit, sans forcément savoir qu'il s'agit de l'hypnose. Cet état peut aussi être provoqué volontairement par différentes techniques, parmi lesquelles la suggestion occupe une place prépondérante. L'hypnose est considérée comme un état modifié de conscience qui peut être léger ou profond. C'est un état d'hyper concentration pendant lequel l'hypnotiseur envoie des suggestions à l'hypnotisé.

Exercice :la chute en arrière en étant aspiré par les mains d'un hypnotiseur.

 

L'auto-hypnose

L'auto-hypnose est une méthode d'induction hypnotique dont on est soi-même l'acteur. Elle permet un travail sur soi sans l'intervention d'une tierce personne. C'est ce qui la différencie principalement de l'hypnose.

Exercice : imaginez que vous mordez dans un citron et vous commencerez à ressentir une sensation d'acidité avec selon les cas, une salivation ou une crispation de certains muscles de la bouche ou du visage.

Procédez de la même manière pour imaginer que votre confiance en vous augmente de jour en jour et vous vous sentirez rapidement plus sûr de vous.

 

La maîtrise de soi par l'autosuggestion consciente

Cette technique a été mise au point vers 1910 par un pharmacien d'origine bretonne qui s'appelait Emile Coué. On peut dire qu'elle est à l'origine de toutes les autres. Elle est essentiellement verbale et consiste à se répéter en chuchotant des phrases positives qui, lorsqu'elles auront pénétré dans l'inconscient, agiront automatiquement.

Exercice : : asseyez-vous confortablement sur une chaise, fermez les yeux et répétez lentement en chuchotant ces deux mots "calme… détente…" dans l'expiration; vous devriez sentir votre corps et votre mental commencer à se détendre au bout de quelques dizaines de secondes. Vous pouvez procéder de la même manière en utilisant d'autres mots ou d'autres phrases conformes à votre objectif. Vous pouvez pratiquer à n'importe quelle occasion, en marchant, en travaillant et même en dormant ou en vous relaxant profondément, tout en écoutant des enregistrements que vous aurez réalisés auparavant. Rédigez bien vos autosuggestions comme il a été précisé précédemment.

Si vous n'avez rien à traiter de particulier, il est tout à fait bénéfique de pratiquer quant même régulièrement avec une phrase générale proposée par Emile Coué :"Tous les jours à tous points de vue je vais de mieux en mieux". Cette phrase renferme 5 mots importants qui sont " à tous points de vue". Cela veut dire tant au point de vue physique qu'au point de vue mental. Répétez cette phrase une vingtaine de fois par pratique et faîtes au moins deux pratiques quotidiennes.

 

 

 

Le Training autogène

Johannes Heinrich Schultz (neuropsychiatre allemand, 1884-1970) a mis cette méthode au point vers 1930, en s'inspirant de celle d'Emile Coué. Pour Schultz, le training autogène avait pour but principal de réduire les tensions et le stress grâce à la relaxation et la détente.

Cette méthode se décompose en cinq phases : pesanteur, chaleur, cœur, respiration, les organes abdominaux. L'apprentissage se fait habituellement progressivement. Par exemple, pour la première semaine d'exercices quotidiens, l'entraînement est basé sur la sensation de lourdeur. La semaine suivante sur la sensation de chaleur et ainsi de suite. Pour pratiquer cette méthode, on prend la position allongée, les bras le long du corps, mains à plat, jambes rapprochées, les pieds légèrement tournés vers l'extérieur.

Exercices :

Le premier exercice sera répété trois fois par jour pendant une semaine. Il est centré sur la formule : " mon bras droit est tout à fait lourd" (en imaginant que le bras est en plomb) qu’il faudra prononcer mentalement. On se concentre sur le bras pour bien prendre conscience de sa naturelle lourdeur.

Le second exercice sera ajouté au premier à partir de la seconde semaine, et la formule sera " mon bras droit est tout à fait chaud " que l'on peut associer à une image mentale de chaleur : les rayons du soleil par exemple.

Pour le troisième exercice se sera : " mon cœur bat calmement " …

Pour le quatrième exercice se sera :" Ma respiration est tout à fait calme " et " Tout mon être respire ".

Pour la cinquième semaine : Le sujet doit se concentrer sur la zone la plus innervée,le plexus solaire. On conseille d'imaginer une sensation de chaleur qui inonde l'abdomen à chaque expiration.

 

La sophrologie

La sophrologie a été créée en 1960 par Alfonso Caycedo, médecin neuropsychiatre colombien d'origine basque espagnole né en novembre 1932 à Bogotá (Colombie), professeur à l'école de psychiatrie de médecine à Barcelone de 1968 à 1982. La sophrologie est une synthèse de différentes techniques de relaxation ou de prise de conscience du corps, associée à des techniques d'autosuggestion.

Exercice :"La Sophro Acceptation progressive"

C'est une futurisation positive appliquée à un problème particulier et structurée sur plusieurs jours ou semaines. Elle permet de relativiser un événement futur qui se présente comme négatif ou stressant. Il s'agit d'accepter progressivement cet événement, en futurisant de manière positive les situations qui se dérouleront après, puis de revenir progressivement vers l'événement lui-même. Celui-ci perdra ainsi peu à peu sa charge négative.

-la première semaine de l'entraînement voyez-vous par exemple un mois après l'événement qui a été vécu merveilleusement. Ce fut une réussite. Vous n'y pensez plus et vous vous voyez heureux, dans une situation imaginée… détail après détail, vous vous y voyez en pleine forme physique et mentale. Précisez le lieu, la date, l'environnement etc…

-la deuxième semaine voyez-vous une semaine après l'événement…et ainsi de suite jusqu'à vous imaginez le lendemain.

-Le jour de l'événement, vous vous sentirez fort et calme, ce qui est le meilleur moyen de réussir "l'épreuve".

 

La méthode Silva

Créée en 1966, cette méthode est l'œuvre de Jose Silva, autodidacte et homme d'affaires américain. C'est un programme de modification des états de conscience visant à aider l'individu à puiser dans toutes ses ressources cérébrales, conscientes et inconscientes.

Exercice : "La technique du laboratoire"

 


Date de création : 12/10/2015 @ 11:02
Dernière modification : 13/10/2015 @ 09:43
Catégorie : Manuels des stages
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